AU MOINS QUATORZE CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Dix-huit mois jusqu'à la présidentielle, et déjà quatorze candidats

La demande suivra-t-elle l'offre ? A dix-huit mois de la présidentielle de 2007, candidats réels, candidats à la candidature, candidats masqués, candidats de témoignage dépassent la vingtaine. Tous les partis (LCR, LO, PCF, Verts, PS, UDF, UMP, MPF, FN, MNR) envisagent de se présenter sous leurs couleurs, sans compter les petites composantes qui revendiquent, elles aussi, un droit d'expression.

La tendance à la multiplication des candidatures, constatée en 2002, se confirme et s'amplifie, faisant planer sur le scrutin de 2007 le risque d'un nouveau 21 avril. D'autant que, parallèlement, les Français continuent d'afficher leur méfiance pour leurs élus. Sondés par CSA pour Le Parisien du 10 octobre, ils sont 76 % à ne "pas leur faire confiance". Seuls 22 % d'entre eux disent avoir une bonne image des politiques, bien après les infirmières, les enseignants, les juges ou les journalistes...

Pour Dominique Reynié, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, ces deux mouvements sont l'expression d'un même problème : "En accélérant le temps politique, le quinquennat a normalisé la fonction présidentielle et, en lui faisant perdre son caractère exceptionnel, il l'a déclassée. L'accès à la fonction est désormais envisagé par un plus grand nombre de gens."

"Ce phénomène est la traduction d'une recherche confuse de thématiques et de personnalités alternatives par les Français, explique Pascal Perrineau, directeur du Cevipof. Il ne faut pas déplorer l'éclatement de l'offre politique, mais y voir au contraire une manière de sortir de la crise de la représentation." "Encore faudrait-il que les "fournisseurs d'idées" différencient leur production", ironise le chercheur Thierry Pech, animateur du club La République des idées. Le nombre de candidatures paraît inversement proportionnel à la différence réelle de leur contenu politique. La cause de cette inflation est davantage à rechercher dans les stratégies personnelles, notamment au PS."

Car aux divisions traditionnelles de la gauche s'ajoutent à présent les clivages à l'intérieur d'un même parti, notamment au PS. Exacerbés par la question européenne et par la campagne référendaire sur le traité constitutionnel européen, les affrontements internes ont fait naître une nouvelle "revendication de représentation" chez les partisans du non, qui souhaitent faire fructifier leur victoire du 29 mai 2005. Pour Henri Rey, chercheur au Cevipof, "cette diversité devient traditionnelle et atteste la complexification de la gauche". En témoignent, au PS, les candidatures à la candidature de Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry, Jack Lang, Ségolène Royal ou encore celle, attendue, de François Hollande.

Professeur de science politique à Nice et à Paris, Laurent Bouvet souligne un paradoxe : "Le PS a parfaitement intégré les mécanismes de la Ve République à son logiciel , analyse-t-il. Les socialistes ont fini par admettre que tout découle de la présidentielle, comme le prouve l'abondance d'ambitions personnelles, mais ils n'admettent toujours pas que ce scrutin procède de la rencontre d'un homme et d'un peuple. Le candidat doit préexister au projet et non pas l'inverse."

L'UMP, toutefois, n'est pas en reste. L'annonce de candidature, samedi 15 octobre, du député (UMP) de l'Essonne et souverainiste républicain Nicolas Dupont-Aignan pourrait porter à trois le nombre de candidats de l'ex-parti chiraquien. Elle vient en effet enrichir l'offre déjà présentée par le président du parti, Nicolas Sarkozy, et peut-être par Dominique de Villepin.

LES LIMITES DES PRIMAIRES

Dans ces conditions de concurrence extrême, nombreux sont les politologues qui doutent de la capacité des primaires, au PS comme à l'UMP, à "écrémer" les candidats potentiels. Pour M. Reynié, les "procédures de démocratie partitaire" ne garantissent plus l'unicité des candidatures ni la discipline. Selon lui, le référendum interne au PS sur l'Europe, remporté par les partisans du oui, a montré les limites de la discipline militante, puisque les partisans du non n'ont pas abdiqué leurs convictions.

"Le déroulement des élections internes risque cette fois d'échapper à leurs organisateurs, poursuit M. Reynié. En disant "Je suis libre" comme Sarkozy et Fabius, on sacralise à l'extrême la démarche et un projet personnel au détriment de la règle collective. Cela me paraît relever d'une forme de désobéissance civile." "Il y a désormais des candidats qui ont intérêt à court-circuiter l'appareil" , note Thierry Pech.

Est-il alors encore possible de limiter les candidatures, en relevant le nombre des parrainages nécessaires ou en assurant la traçabilité des soutiens à tel ou tel prétendant ?

"Difficile à faire, admettent les chercheurs, surtout dans un contexte où le premier tour peut se jouer à moins de 15 % et où les règles de financement politique limitent le risque. Dans ces conditions, tout le monde peut jouer."

Reste alors l'"autodiscipline" et, peut-être, une juste appréciation du rapport de forces pour décourager les moins téméraires. Mais l'émiettement des candidatures apparaît bel et bien comme une nouvelle donne. En 1965, lors de la première élection présidentielle au suffrage universel, ils étaient 6 candidats en lice, 7 en 1969, 12 en 1974, 10 en 1981, 9 en 1988 et en 1995, 16 en 2002. Record à battre.

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Les ambitions déclarées et les autres

Ceux qui se sont déjà portés candidats : Jean-Marie Le Pen, Bruno Mégret, Nicolas Dupont-Aignan, Nicolas Sarkozy, Jack Lang, Laurent Fabius, Ségolène Royal, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Noël Mamère, Dominique Voynet, Jean Desessard, Yves Cochet, Arlette Laguiller. On peut ajouter les candidatures potentielles de François Hollande, François Bayrou et peut-être Dominique de Villepin, Marie-George Buffet, Olivier Besancenot et José Bové.

Sources : LE MONDE

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P
les rois de l'esbrouffe et de l'embrouille sont à l'ump
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A
les jaloux et les frustrés ont du mal à avaler le fait que vous soyez a la fois doté de beauté et d'intelligence. Vous avez la carrure d'un chef d'Etat et... permettez-moi d'ajouter (pour le plaisir ;) ) qu'est-ce que vous êtes beau !
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S
desole mais villepin ne fait rien de bien et en plus sa rime ,je suis contre le liberalisme et un 3eme mandat de chirac cacher par la facade de De villepin <br /> alors reston avec les ouvrier et gardon le travail en france
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L
Décidément tous les farfelus et les comiques se sont donnés rendez-vous ! Au moins avec Coluche, le personnage était crédible et il avait des idées, lui !!! Aujourd'hui le mouvement des candidats tient davantage de la psychanalyse. Entre ceux qui comme le policier Sarko, ne savent même pas tenir un ménage mais veulent quand même diriger la France. La bonne blague ... Que je sache, la France n'est pas encore devenue une prison ?! Et ceux qui comme Fabius n'ont rien d'autre à faire de mieux... leur agenda étant plutôt vide à ces dates là !!! Tout cela dit sans même parler du Paranoiaque du FN, le vieux jean-marie. On aura décidément tout vu !
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