PRESIDENTIELLE 2007 LES HANDICAPS

Publié le par Adriana EVANGELIZT

Il est bien évident que nous mettrons sur ce blog tous les articles ayant trait aux présidentielles de Dominique de Villepin. Que ce soit en sa faveur ou en sa défaveur. Il faut savoir exactement ce qui lui est reproché ou ce qui joue en sa faveur. Et s'il fait des erreurs, il ne faut pas non plus se voiler la face et le dire. Ce n'est qu'un humain après tout, et nul n'est parfait. C'est en forgeant que l'on devient forgeron. Cependant Dominique de Villepin doit être conscient de ses faiblesses et c'est à ceux qui le soutiennent de dire où le bât blesse afin qu'il révise sa ou ses stratégies.

PRESIDENTIELLE 2007 : LES HANDICAPS DE VILLEPIN

par Jean-Marie Colombani

Le Premier ministre fait désormais figure de présidentiable, à la faveur d’une conjonction d’éléments favorables. Mais, face à Nicolas Sarkozy, il a deux longueurs de retard : il apparaît comme l’héritier de Chirac, et il a peu d’expérience dans cette course de longue haleine.

Ainsi, dans la France politique d’aujourd’hui, suffit-il d’une prestation publique jugée ­bonne pour devenir aussitôt « présidentiable ». Peut-être est-ce là le signe d’une impatience nationale, d’une aspiration au renouvellement, souvent évoquée, rarement accomplie – hormis l’élection de Giscard en 1974. C’est plus sûrement le signe d’une heureuse conjonction pour Dominique de Villepin.


Deux systèmes ont en effet un égal intérêt à propulser le Premier ministre sur la scène présidentielle : le système chiraquien, en premier lieu, qui à défaut de pouvoir compter sur une nouvelle et ultime candidature de Jacques Chirac à sa propre succession, en 2007 – en témoigne l’accident de santé du chef de l’Etat – cherche à enrayer le parcours de Nicolas Sarkozy ; en second lieu, le système médiatique qui a besoin d’un récit, d’une histoire, et dont le jeu consiste à scruter dans chaque personnage public le présidentiable qui sommeille, sur une scène où règne malheureusement le trop-plein – le surnombre a déjà contribué à un certain 21 avril 2002…

Espace au centre


Dans cette conjonction, encore fallait-il que Dominique de Villepin fasse bonne figure : c’est chose faite. Il n’a, il est vrai, eu aucune peine à faire oublier Jean-Pierre Raffarin, qui avait eu le tort de s’effacer d’entrée de jeu, en se définissant comme un simple chef d’état-major. Donc, Dominique de Villepin fait de la politique avec une incontestable habileté. Les annonces (pas moins de trente mesures) avaient pour but de montrer qu’il agit un peu selon la méthode Sarkozy, qu’il n’hésite pas à prendre les problèmes à bras-le-corps. Mais, globalement, elles ne font pas un plan de relance. Elles ressortent davantage d’un traitement cosmétique du « mal français » actuel et fleurent bon la course-poursuite avec le rival Sarkozy. Le récent glissement à droite du ministre de l’Intérieur avait d’ailleurs libéré un espace au centre pour le Premier ministre, que ce dernier n’a pas laissé passer en prônant une croissance « sociale ».

Lourd héritage


La difficulté, pour le Premier ministre, est que ce qui est fait n’est plus à faire : ayant opéré ce mouvement, il lui sera difficile de le répéter. Il ne pourra pas, tous les cent jours, annoncer un nouveau train de mesures, même si elles ne prennent effet qu’en 2007. Plus l’échéance va approcher, plus il lui sera difficile de concurrencer, par les actes, le programme du candidat Sarkozy. D’autant que ce dernier prône désormais une politique de « rupture ». Avec quoi diable faut-il rompre, sinon avec douze ans de chiraquisme ? En face, Villepin ne peut que se réclamer de la chiraquie, d’autant qu’il est toujours, au fond, en charge de la protection rapprochée du Président.


Autre handicap pour le Premier ministre : en France, la course présidentielle est un investissement long. Elle nécessite, au contraire des emballements médiatiques, une construction opiniâtre ; et les Français, hormis l’exception Giscard, n’ont accepté d’adouber leur Président qu’après que ce dernier eut plusieurs fois fléchi le genou devant eux. Bref, pas avant d’avoir pu tester une personnalité à travers telle ou telle épreuve. En bonne logique, Nicolas Sarkozy reste donc de loin, et pour l’heure, le mieux placé à droite.

Sources : CHALLENGES

Posté par Adriana Evangelizt

 
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F
heureux les poètes à Matignon !
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